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l'oeil du cyclone

Nous arrivons en bus à Oulan Bator, U.B. [youbi] comme disent les anglophones. Frustrés d'avoir du abréger mais soulagés de retrouver le confort d'une ville, vannés mais contents d'être à Oulan Bator quand même!

Comme toujours, l'arrivée en transports est stressante. Ici, un gars nous bloque l'accès et referme plusieurs fois la soute de peur que l'on prenne son énorme sac qu'il a calé sur nos vélos. Incompréhension, stress, précipitation, on part enfin...dans la mauvaise direction! Nous suffoquons dans un trafic très dense pendant plus de 11km au travers de cette ville en perpétuelle construction, avec ses quartiers de yourtes entassées, de petites maisons aux toits multicolores et d'immenses immeubles inachevés.

Obnubiles par la réparation de nos vélos, nous n'atteignons même pas l'auberge que nous retrouvons hébergés chez un gars (dans l'appart de sa mère hospitalisée) juste parce que nous lui avons demandé où il faisait réparer son magnifique vélo cannondale. Nous avons quitté la yourte au matin, nous dormirons dans un appartement du quartier chic avec vue sur les montagnes où une dame nous prépare le lit, la douche et le repas. Pas de repos pour notre bonne étoile! Le lendemain, il refait déjà beau bien que froid. On regretterait presque d'avoir pris le bus, mais le froid qui s'installe nous fait penser que, pour nous, la Mongolie à vélo, c'est fini. Notre hôte, Tulga, nous emmène voir le réparateur de vélo qui s'avère être son frère, puis nous fait faire le tour des "sites touristiques" en dehors d'UB. C'est même Kris qui conduit son énooorme 4x4 car il a trop bu la veille (Tulga, pas Kris. il faut suivre!).

Bien que très accueillant et généreux, Tulga est un homme d'affaires. Il est très "pushy" comme il le dit lui même. Autant la réparation des vélos que la location d'une voiture pour le suivre dans son périple vers les montagnes de l'Ouest deviennent oppressantes. Nous finissons par nous sentir mal à l'aise dans cet univers qui n'est pas le notre. Après deux nuits passés la bas, nous reprenons nos vélos et notre liberté, direction l'auberge de jeunesse la plus proche. C'est la que nous tombons dans une espèce de trou noir pour voyageurs : L'australien dont le visa est perdu par la poste (il est là depuis 21 jours) Le polonais qui cherche le consulat et attend son visa depuis plusieurs semaines Le couple hollandais dont l'homme s'est cassé le coccis en tombant de cheval lors d'une excursion. L'allemande dont les trois chevaux qu'elle a acheté pour traverser la Mongolie se sont enfuis Le sud coréen qui galère à trouver du volontariat depuis 15 jours D'autres allemands revenu des lacs du nord ont levé le camp à 3h du matin sous la neige et marché 24h pour retrouver un abri. L'un d'eux ne sent toujours pas 3 de ses orteils... Au final, nous relativisons. Nous sommes juste fatigués (avec une tendinite quand même. ) Nous décidons de relâcher la pression et d'arrêter de courir. Nous restons à l'auberge le temps d'aller mieux et passons notre temps à rencontrer des occidentaux (que l'on aurait évité normalement), boire des coups avec eux pour se raconter nos aventures et se donner des tuyaux. Nous rencontrons un japonais qui est parti depuis 4 ans et affiche 70000km au compteur. Il finit de nous persuader de ne rien changer aux vélos, ce qui nous va très bien vu les prix exorbitants proposés dans les différentes boutiques de la ville. On rencontre aussi un français à vélo qui nous précède de 10 jours sur le même itinéraire et à essuyé une pluie de grêle dans sa tentative avortée de traverser le désert de Gobi... Cela nous confirme que c'est fini pour nous aussi et commençons à imaginer d'autres possibilités d'excursions.

Nous visitons tout de même U.B. Le Black market ou nous admirons une quantité de chaussures incroyable et l'artisanat traditionnel sans rien nous faire voler (apparemment c'est une profession ici), le département store où on trouve de tout mais plus cher qu'ailleurs. Le spectacle de danse et de chant traditionnel nous a enchanté avec des chants d'ultra basses, des danseurs souriants aux costumes magnifiques, des instruments nouveaux pour nous dont une viole à tête de cheval typique du pays.

Nous visitons un temple bouddhiste et faisons tourner des moulins à prière , observons les rites locaux ( tourner 3 fois autour du pot d'encens et agiter son portefeuille dans la fumée, coller sa bouche dans la fissure d'un poteau en bois... )

et découvrons des statues tantrique inattendues pour le lieu. Dans les immeubles d'à côté d'agglomèrent des centaines de mini échoppes de quelques mètre carrés. On peut y faire construire un téléphone portable intégralement acheter de la viande pas super fraîche ou n'importe quel produit d'importation chinoise. Enfin nous revisitons la place gengis Khaan à 1h du matin sous la neige. Après 4 jours d'inactivité et malgré cette vague de froid, nous retrouvons notre motivation et décidons de tenter la traversée des 700km de Gobi. Nous chargeons les vélos de 20L d'eau et de nourriture pour 5 jours. Ulan bator n'est pas une belle ville mais qu'importe. Nous y avons passé du bon temps, retrouvé forme et motivation après la tempête et avant la traversée du désert.

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